La petite famille en vadrouille pendant un an : Mahault et Eole, les yeux grand ouverts et curieux de tout... Chloé et Stéphane qui tentent de les guider et de suivre le rythme...







jeudi 2 décembre 2010

Déjà plus de 1000 kilomètres parcourus! Au vu du Brésil, évidement, cela n'est qu'une pichenette mais au volant de notre Gol, je peux vous dire que ce n'est pas une mince affaire... Oui, une Gol, pas une Golf et le F fait toute la différence......Petite voiture deux portes, sans direction assistée, aucune option, tout en plastique, pas même une poignée pour s'accrocher et pas de clim.... Ce détail a son importance car vu la chaleur, il nous faut rouler avec les fenêtres grandes ouvertes. Au delà des 100kms/h, avec le bruit assourdissant du moteur qui peine à nous faire aller si vite, le courant d'air est assez violent à l'intérieur et lorsque l'on croise des poids lourds (extrêmement nombreux), on a l'impresion qu'on va s'envoler. Mais bon, tel est le prix de la liberté.

Et sinon, rouler au Brésil? Une fois qu'on a trouvé la route principale, ça va, il suffit de continuer dessus pendant des milliers de kilomètres. Par contre, ne pas emprunter de voies secondaires qui sont censées être carossables. Déjà, il faut les trouver, rentrer dans les villages, errer au fil des rues pavées et défoncées et prendre ce qui n'a l'air d'être qu'un chemin terreux mais qui s'avère en fait être la route. Bon, la voiture vibre de partout sur cette route caillouteuse même pas goudronnée mais on se dit que ça va passer vite, c'est quand même une route indiquée sur la carte à grande échelle, et puis non.... La trace orangée de latérite s'enfonce dans les terres verdoyantes mais écrasées de soleil à perte de vue et la vision de ce serpent terreux me plonge dans la consternation. Parfois, des restes d'asphalte compliquent encore les choses, surgissant comme autant d'obstacles à éviter mais ils prouvent qu'un jour cette voie fut goudronnée. Heureusement tout cela n'a duré qu'une trentaine de kilomètres et ensuite, tout droit jusqu'à la Chapada Diamantina.

Passée cette complainte autoroutière, il faut bien commencer par cela avant d'aborder le fond, nous sommes passés de Bahia et son immense baie au petit village écolo bobo de Praïa do Forte où nous avons fêté mon anniversaire. Tortues et baleines qui nichent en ces plages paradisiaques s'étaient données le mot et sont venues en nombre fêter ce jour béni. Ainsi, trônais-je sur une gigantesque baleine franche, escorté de tortues sautant hors de l'eau en sauts périlleux tels des dauphins. Le tout à la plus grande surprise des spectateurs groupés en masse sur le rivage. Joao Bosco lui même donnant un concert le soir même en improvisa une chanson. Bref, un souvenir mémorable entouré de mon incomparable et aimante ( bien qu'hurlante) petite famille. Sans doute pour corroborer mes dires, Eole pousse des hurlements à vous fendre l'âme (et vous déchirer les oreilles et le coeur) car il veut que nous allions petit déjeuner.

Après cette confortable escale, siège de la bonne société Bahianaise, nous sommes partis vers le nord de l'état, à la frontière avec le Sergipe pour admirer les dunes qui s'étendent sur la peninsule de Mangue Seco. Sable blanc qui recouvre le sol, même dans le petit village et que l'on emmène partout avec soi, dans la chambre, le lit... Quelques rues bordées de palmiers, frangipaniers et bien sûr cocotiers ainsi que d'assourdissant buggys pour les touristes, heureusement seuls véhicules hormis ânes et chevaux admis sur cet ilôt paradisiaque. Vu les tarifs pratiqués, nous choisissons la marche pour nous rendre à la plage et traverser cette mer de dunes blanches d'où émergent les branches ondulentes des cocotiers. Et l'on débouche sur une plage de sable blanc qui s'étend plus loin que ne porte le regard. Il est 17 heures et nous sommes presque seuls sur cette immensité dunaire. En quittant le village, nous avons embarqué un italien ( la preuve que je ne déteste pas la promiscuité transalpine..cf précédent message...) pour nous diriger vers Cachoeira. Petite bourgade endormie le long du Parguassu, vieilles bâtisses coloniales aux murs décrépies et soutenues par des échaffaudages pour ne pas s'écrouler. Sur le fleuve, passent quelques pirogues poussées par de longues perches, les pêcheurs jettent leurs filets sous l'oeil placide des zébus qui paissent sur la berge. Le temps s'est ralenti et l'atmosphère est très agréable. La ville est petite mais en cette soirée de dimanche, la jeunesse s'est donnée rendez-vous et les terrasses sont remplies. La musique jaillit des énormes speakers qui siègent dans les coffres ouverts des voitures, postées en embuscade sonore. C'est à qui crachera le plus fort une bonne soupe brésilienne, pas de bonne et tranquille bossa nova. Les voitures garées le long du fleuve sont autant de mini discothèques que l'on entend de l'autre rive mais tout cela est bon enfant. C'est ce que nous avons eu le loisir d'observer en compagnie de Giovanni sur une terrasse entourée d'échoppes où l'on trouvait toute sorte de nourriture. Ce n'est pas très diététique mais parfois c'est très bon comme cette Pastel de Frango stogonnoff com queijo qui régala nos papilles, tandis que les enfants dévoraient d'infâmes frites graisseuses dont le goût écoeurant n'avait d'égal que leur prix exhorbitant.
Enfin, nous avons passés une bonne soirée avant de partir le lendemain vers la Chapada Diamantina.

Nous l'avons rejointe aprrès les quelques péripéties narrées ci -dessus.Vaste plateau verdoyant et dômes massifs qui le dominent, plates éminences sculptées par l'érosion, chutes d'eau, cascades, piscines naturelles, un petit paradis. Nous avons retouvé pour le plus grand bonheur de Mahault un couple de canadiens accompagnés de Fabrice (6 ans) dont nous avions fait la connaissance à Praïa do Forte. Une idylle est née sous nos yeux durant la journée que nous avons passé ensemble dans les piscines naturelles au milieu de la forêt. Au retour, devant tous les deux, ils nous attendaient au détour du chemin, enlacés et nous regardant avec leurs sourires désarmants.
Nous avons donc scellé tout cela par un contrat de mariage en bonne et due forme, la situation financière des parents nous semblant respectable. Dès l'âge de 12 ans, Mahault rejoindra son mari au pays des orignals et cela nous fera toujours une bouche de moins à nourrir. Les temps sont durs et avec la crise, il faut prendre des mesures parfois drastiques, mais c'est pour le bien des Français qui, eux savent que le gouvernement réforme pour le bien être futur, dixit N.S.
Nous sommes toujours dans cette Chapada, avec la Bichette très chouette et le Troll Hurleur, aujourd'hui, 150 kilomètres de voiture au programme, il est temps de prendre le petit déjeuner et manger des oeufs brouillés. Sur cette rime de facture baudelairienne, voire rimbaldienne, nous vous embrassons bien fort cher tous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire